Cueillette de plantes sauvages [En nature]

Parmi les actions qui font du bien : les balades en nature… Et encore plus quand on est amené à l’observer, à se concentrer sur ce qu’elle nous offre, ce qu’elle nous livre. Et encore deux fois plus quand celle-ci nous nourrit dans le sens physiologique du terme.

Assiette gourmande

Porter son attention sur la beauté de la création, la diversité des couleurs, la sentir, la toucher. Se rendre compte de la richesse qu’elle nous apporte aussi bien au niveau de la nourriture physique que de la nourriture dite spirituelle. Voilà des pistes originales pour un mieux être avéré.

L’association Calenduline sensibilise au vivant avec gourmandise en proposant des balades découvertes de plantes sauvages comestibles avec à la clé, un repas partagé délicieusement réalisé par les participants et constitué de plantes ramassées durant la balade.

Et quoi de mieux que l’expérience pour vous partager le bien fondé de ce propos ?

Alors le 12 avril, j’ai revêtu mes plus belles chaussures de randonnée et j’ai rejoins Françoise et Coralie, les animatrices du jour de la balade organisée par Calenduline.

Au programme : découverte des plantes sauvages du printemps et cuisine.

La découverte des plantes sauvages

Nous étions une dizaine ce jour là. Un bon petit groupe composé de personnes d’ici et d’ailleurs, prêt à découvrir des plantes pour certains, à en réviser pour d’autres.

Après un petit temps d’entreconnaissance autour d’une tisane préparée par Coralie, notre hôte du jour, Françoise nous présente le programme et nous remet un support : une pochette avec un listing de quelques plantes et leurs bienfaits, les recettes du jour, une bibliographie, un rappel des précautions d’utilisation et le programme de Calenduline sur l’année. Car oui, Calenduline organise des journées, des demi-journées autour du végétal.

L’introduction faite, c’est parti pour la cueillette. Manque de peau, la pluie a commencé à pointer le bout de son nez. Mais heureusement pour nous elle n’a pas duré. La reconnaissance des plantes débute dans le jardin de Coralie. On se rend alors vite compte à quel point un espace privé peut contenir une si grande quantité d’espèces. Comestible qui plus est.

Explication des plantes

Chacun équipé de son panier, ses pochettes, son couteau ramasse les plantes au fur et à mesure de leur présentation lorsqu’elles font partie des recettes listées au départ.

Françoise nous donne des astuces pour bien reconnaître la plante, et éviter toute confusion en décrivant les caractéristiques différenciantes d’une plante comestible à une plante toxique. Et si elle fait partie de la recette, elle nous invite à la ramasser.

La cueillette se poursuit ensuite en plaine et forêt pour reconnaître l’ail des ours par exemple et la vigilance sur cette plante qui peut être confondue avec l’arum et le muguet qui sont toxiques. Et c’est là que l’on se rend compte de l’importance d’observer les plantes autour de nous. Un petit détail suffit pour nous faire passer de l’autre côté.

Cette attention mine de rien a, au fur et à mesure de la pratique, un effet hypnotisant, relaxant, ressourçant même quand il est fait en conscience. Et puis cela crée un émerveillement continu sur la beauté de la création, instille de la gratitude dans nos cœurs envers ces trésors que nous propose la nature…

La cuisine des plantes sauvages et comestibles

Préparation de la salade après la cueillette

Les paniers pleins de bonnes ressources, retour à la cuisine pour préparer les délicieuses (on ne le sait pas encore mais elles le sont;)) recettes que nous a proposées Françoise.

Nous sommes nombreux, alors par groupe de 2, 3 ou 4 chacun s’attelle à une ou deux préparations : laver, éplucher, préparer, trier, hacher, cuire… l’occasion aussi de réviser les plantes ramassées, en bénéficiant de l’énergie du collectif pour asseoir l’apprentissage de manière collaborative…

Entrée, plat, dessert, boisson, tout y passe :). C’est sûr le repas sera gourmand.

Ce qui est drôle, c’est de voir à quel point ce genre d’évènement, de rassemblement met en évidence les individualités. Et comment chaque personne arrive à prendre sa place dans le groupe en fonction de ce qu’elle est, ce qu’elle ressent etc. Introvertis, extravertis, timides, expansifs… chacun peut au final y trouver son compte, sans se sentir jugé ou obligé de mettre un masque… C’est peut être la nature qui inspire cela. Ou l’animatrice 😉

Une table gourmande

Lorsque tout est prêt, tout le monde se met à table. Les différentes préparations sont posées au centre. Chaque groupe explique alors les étapes de sa préparation, l’occasion là encore de se faire une piqûre de rappel pour bien mémoriser la recette et pouvoir ainsi la reproduire chez soi. Certaines plantes demandent par exemple une préparation spécifique : on la cueille entière mais il faut l’éplucher par exemple, comme la renouée du japon….

Pour ne rien gâcher à la fête, le soleil est au rdv malgré le faux départ du matin, ce qui nous réjouit. D’autant plus que l’on va pouvoir profiter de la belle terrasse de Coralie, notre hôte du jour, pour déguster ce délicieux repas.

Au delà de la visée pédagogique, ces sorties ont aussi un facteur social important avec une vocation de créer du lien, propulser les activités, projets des uns et des autres, mais aussi de favoriser l’entraide, le partage et l’écoute. Autant de valeurs fortes qui favorisent au final la diffusion d’un bien être. Chacun, chacune repart avec de nouvelles connaissances, de nouvelles expériences et peut être même de nouvelles résolutions.

Quelques recettes gourmandes

Au final, je ne pouvais pas finir de raconter cette expérience sans vous partager quelques recettes que nous avons confectionné avec enthousiasme.

Recette de boulette de fromage frais enveloppé d'une couche de fleur

Boulettes de fromage frais au lierre terrestre

  • Ramassez 2 à 3 poignées de lierre terrestre
  • Ôtez les tiges
  • Réservez les fleurs
  • Hachez et mélangez les feuilles dans un bol avec le fromage frais salé et 1 cuillère à soupe d’huile d’olive
  • Formez des boules de fromage et les rouler dans les fleurs

Oeuf mimosa aux feuilles d'alliaire

Oeufs mimosa

  • Lavez et séchez une grosse poignée de jeunes feuilles d’alliaire pour 6 oeufs
  • Cuire les oeufs durs pendant 8 minutes en les remuant délicatement au début pour centrer les jaunes
  • Déposez dans un saladier d’eau froide et cassez immédiatement les coquilles contre la paroi
  • Coupez en deux les oeufs
  • Retirez les jaunes et les écraser finement à la fourchette
  • Incorporez les feuilles d’alliaire finement hachées
  • Mélangez avec de la mayonnaise (même quantité que le jaune)
  • Garnir les blancs d’œufs cuits du mélange de jaune d’oeuf

Compote fondante de renouée du japon

Compote de renouée du japon

  • Épluchez et découpez 1200 g de tiges de renouée du japon en rondelles de 3 cm
  • Ajoutez 200ml de jus de pomme
  • Portez à ébullition dans une casserole anti adhésive
  • Rajoutez 20% de sucre
  • Mixez ou non suivant votre goût

Retour d’expérience

Laissons la parole aux participants de l’atelier.

J’ai apprécié le fait qu’il y ait la présentation des précautions à prendre pour ramasser les plantes avant de pouvoir les consommer. Pour moi c’était une découverte pour apprendre à les reconnaitre à savoir ce qu’on peut consommer. Le repas dans la foulée c’est vraiment super parce que là c’est une mise en pratique immédiate de ce qu’on peut utiliser pour un repas dans les différentes présentations : cuit, cru ; dans les différents assemblages aussi. Le fait qu’on le fasse à plusieurs pour moi c’est une source d’apprentissage parce qu’à plusieurs on est toujours plus intelligent que tout seul..
E.
Une bonne ambiance, un bon accueil. C’est important pour moi de se sentir bien. On a été très bien accueilli avec le sourire dans un beau cadre avec des personnes bien sympas. On a tous la même envie, donc on est raccord. C’est important.
M.
Même si on a déjà des connaissances on apprend toujours des nouvelles choses, il y a toujours quelque chose qui s’ancre en plus et qu’on pourra mettre en pratique. Donc il faut pas hésiter à en refaire. C’est pas en sortant d’une seule journée qu’on va reconnaitre les 30 plantes de la liste. On va en oublier 25 26. Mais après on en aura toujours 2, 3 en plus…
M.